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Au cours des années 1970 et
1980, plusieurs groupes d'environnementalistes de pays industrialisés
d'Europe de l'ouest et d'Amérique du Nord ont organisé
des campagnes contre la chasse aux baleines et aux phoques. Certaines
de ces organisation, comme Greenpeace, reconnaissent que les autochtones
ont un droit de prendre des animaux et de préserver leur
culture. Ils insistent cependant afin que les animaux soient chassés
seulement selon la méthode 'traditionnelle,' ce qui exclut
l'emploi de fusils de haute portée ou de bateaux mécanisés.
D'autres, comme le Front de Libération des Animaux (Animal
Liberation Front), considèrent la chose du point de vue animale
et soutiennent que les animaux ne doivent pas être considérés
comme des 'ressources renouvelables' assujetties à l'exploitation
humaine. Ces gens disent parfois que les cultures qui dépendent
de la chasse n'ont pas du tout le droit de survivre. Ce mouvement
tout entier concentre son attention sur la nature, particulièrement
la faune sauvage, plutôt que sur l'humanité et la science.
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Drying sealskin in Greenland. |
Une autre organisation qui produit
sa part d'impact sur les peuples autochtones de la côte est
la Commission baleinière internationale. Cette commission
a le pouvoir légal de contrôler la prise de baleines
partout dans le monde. La Commission a imposé un moratoire
international sur la chasse à la baleine et connaît
des difficultés à faire la distinction entre la chasse
à la baleine à des fins commerciales et la chasse
à des fins de subsistance telle que pratiquée par
les autochtones pour vivre et se nourrir. Les peuples des côtes
de l'Alaska ont été particulièrement touchés
par cette politique avec, comme conséquence directe, leur
décision de mettre sur pied l'année suivante leur
propre organisation, appelée Alaska Whaling Commission. Cette
commission estime que la chasse aux baleines représente une
partie essentielle de la vie et de la culture des autochtones. Elle
a aussi effectué ses propres recherches et a démontré
que cette chasse ne menaçait pas la population de baleines,
dans son ensemble. Le nombre de baleines nécessaires pour
nourrir une communauté locale est beaucoup plus petit que
le nombre de baleines tuées dans les opérations commerciales
menées par des non résidants. |
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Les peuples nordiques parcourent de
vastes distances à travers l'horizon. Voilà le pays
de leurs ancêtres et la terre sur laquelle ils continuent
de travailler; beau temps, mauvais temps. Les gens du Grand Nord
ont toujours valorisé l'autonomie de l'individu. Ils ne peuvent
travailler dans des usines au milieu de nul part, et ne veulent
pas que leur existence repose sur la sécurité sociale
de leurs gouvernements, dans le sud. De plus, leur identité
de peuple est intimement liée à leur relation avec
le monde animal. En fait, les peuples de l'Arctique ne peuvent exister
indépendamment de leur environnement. Leur mode de vie repose
comme depuis toujours sur la prise d'animaux. Sur la côte,
ils chassent les phoques et les baleines tandis qu'à l'intérieur
des terres, ils y élèvent le renne. La chasse leur
permet de trouver leur nourriture et de pouvoir acheter les articles
nécessaires à la vie quotidienne, comme le kérosène,
les médicaments, les fusils, et les billets d'avion. Depuis
le Grand Nord, la défense des droits des animaux est perçue
comme une attaque au coeur de la culture des peuples aborigènes
et contre leur droit à l'existence même. Cette attaque
est menée par des gens qui en savent peu sur la vie du Grand
Nord, qui sont eux mêmes très loin du monde des animaux
et qui ont le luxe de différentes options quant à
la façon dont ils souhaitent eux mêmes vivre. Les adeptes
de ces campagnes soulignent que les animaux devraient être
tués seulement à des fins alimentaires, une politique
qui, si elle était appliquée laisserait les autochtones
sans la moindre monnaie d'échange pour se procurer des médicaments.
Au nom du mot 'tradition,' ils demandent que les autochtones se
conforment à celles ci. |
Greenlandic fishing and hunting boat. |
Les peuples autochtones, comme toutes
autres personnes, emploient les techniques et outils qui sont disponibles
et qui fonctionnent. Le chasseur présenté au début
de la section 1 avait choisi d'abattre son phoque avec un fusil
caché plutôt qu'avec un harpon comme son père
l'aurait sans doute fait. Son épouse et ses enfants choisiront
peut être de franchir des milliers de kilomètres par
voie des airs en une journée plutôt que par traîneau
sur une période de deux semaines. Pourquoi ne devraient ils
pas vivre aussi confortablement que les gens du sud qui les critiquent
? Ils soulignent qu'un seul déversement de pétrole
comme celui du pétrolier de Valdez peut infliger plus de
douleurs et de souffrances aux animaux environnants que n'importe
quel geste posé par des chasseurs autochtones et que cette
souffrance n'est même pas nécessaire pour garder qui
que ce soit en vie. |
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